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Remue-ménage dans la sous-traitance
Ivora Cusack, 2008, 70’

Tourné sur une période de plus de quatre ans, ce film brosse un tableau de
luttes où avec peu de moyens mais une volonté tenace, des individus
organisés collectivement, bousculent la loi de la soumission qui règne dans
le monde du travail et en particulier dans la sous-traitance.

De quoi ça cause ?

Dans la région parisienne en mars 2002, des femmes de chambre employées par
la société Arcade pour travailler dans les hôtels Accor, se mettent en grève.
Leurs revendications principales : la baisse des cadences de travail et le paiement
de toutes les heures travaillées. La plupart des grévistes sont des mères de famille
d’origine africaine qui vont pour la première fois lutter pour leurs droits.

Après un an de lutte, elles sortent victorieuses. Mais en mai 2004, la déléguée
syndicale qui avait joué un rôle prépondérant dans la grève est licenciée. La lutte
reprend autour d’elle.


La réclame


Quelques mots de la réalisatrice

« En 2002, je participe activement à Zalea TV, une télé associative
basée à Paris. Boris Perrin qui a commencé à tourner des images autour de la lutte des femmes de
ménage d’Arcade/Accor me demande un jour d’aller filmer un évènement auquel il ne peut
participer. Ces femmes en lutte m’impressionnent alors beaucoup, et quelques temps plus tard,
apprenant que la grève continue mais que personne de Zalea TV ne les suit, je retourne les filmer
pendant quelques mois, jusqu’à leur victoire. J’ai par la suite gardé contact avec certaines des
personnes impliquées dans cette lutte, et un an plus tard, lorsque Mayan Faty est licenciée, je
participe à une réunion pour organiser la contestation de son licenciement.

Reprendre la caméra m’apparaît alors comme une évidence. Pour raconter « l’après », il me
faut avoir la même détermination que les grévistes avaient eue. Car évidemment la lutte ne s’est
pas arrêtée avec la grève d’une année entière. Une nouvelle phase s’ouvre suite au licenciement
de Mayan Faty.

Je tente au mieux de trouver une position juste avec ma caméra au sein de l’action militante.
Le rôle de témoin que joue la caméra appuie l’action, et le conflit du travail "autorise" sa présence
dans ces lieux semi-privés que sont les halls d’hôtel.

Après la fin du conflit autour du licenciement de Mayan Faty, pratiquement 4

ans après le début
de la première grève, je retourne voir certaines des ex-grévistes qui acceptent de m’accorder
un entretien. Leur mémoire est incroyablement fraîche… Nombre d’entre elles ont cependant
refusé de témoigner devant la caméra parce qu’elle trouvaient qu’elles ne parlaient pas assez bien
le français.

Vient ensuite le temps du montage au printemps 2006.
Comme le tournage, le travail de montage s’étend sur plusieurs années. Boris Perrin et Olivier
Azam qui avaient tourné les premières images de la lutte en 2002, me remettent généreusement
leurs rushes. Je m’attelle à un gros travail de défrichage, soutenue par le collectif 360° et même plus
que nous venons de fonder à Marseille.

En décembre 2006, lorsqu’une grève se déclenche au Novotel Porte de Bagnolet à Paris, avec
des revendications très proches de celles de la longue grève de 2002, je décide de reprendre ma
caméra, sentant que cette grève doit aussi faire partie du film. Cette fois-ci, en 7 jours, toutes les
revendications (sauf une clause de mobilité) sont satisfaites. La fin du film s’était donc écrite... »


Kikiafékoi

Réalisation :Ivora Cusack
Production :360° et même plus