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Nicole 87 ans Aurillac
Deuil(s)

Des fois, la mort s’invite...

Je viens faire part d’une émotion que j’ai eue mercredi dernier, lors de l’enterrement d’une gamine qui avait 21 ans. Cette gamine, je ne la connaissais pas. Je ne connaissais que ses grands-parents, avec qui j’avais été faire des voyages de la classe 60 et que j’aimais bien. Elle m’avait tenue au courant de sa petite fille, qui était malade, qui avait un cancer il y a deux ans et qui avait subi pendant ces deux ans atroces des chimios. Elle attaquait la troisième, des traitements très lourds. Et cette petite a lutté pendant deux ans pour vivre, pour survivre, d’une façon telle que c’était admirable. Elle avait eu son bac à Aurillac et elle était partie à Bordeaux faire une école de commerce qu’elle a fort bien réussie. Elle a eu son master. Elle est même allée à Barcelone faire des études plus poussées. Tout ça avec beaucoup de succès. C’était une personne très agréable, paraît-il, très souriante, très sportive et qui ne voulait pas mourir.

Et si j’en parle, c’est parce que cette cérémonie m’a rappelé d’abord mon veuvage qui s’est passé il y a un an et demi. Et c’était la première fois que j’allais à un enterrement depuis. Ça m’a donc remué doublement et j’ai été surprise et certainement très très émue de cette cérémonie sobre, discrète, chaleureuse où on a parlé avec sincérité de cet enfant qui était parti. Ça s’est passé au Sacré-Cœur à Aurillac. Elle est morte à Bordeaux et elle a été rapatriée. Je déplore encore d’une part que, rentrant le lundi à Aurillac après son décès à Bordeaux, on ait attendu dix jours pour l’enterrer. Pourquoi ? Je ne sais pas. Il n’y avait certainement pas de place à l’église, certainement pas de place pour elle. Elle a été au funérarium et donc je trouvais ça très long pour les parents, pour les grands-parents, c’était terrible.

Et pour en revenir à la cérémonie, il y a eu d’abord des jeunes filles, quatre jeunes filles qui la connaissaient très bien et qui ont parlé d’elle en termes très élogieux. Ensuite il y a eu un parrain à elle et il y a eu son frère qui a dit qu’il avait eu besoin de lui et lui d’elle.
Tout ça pour dire que c’est inadmissible, incompréhensible, et que ça va me marquer pour longtemps.

Voilà, c’est tout ce que j’avais à vous dire.