Peuple et Culture Cantal
Slogan du site

Projection de documentaires, ici, là-bas ...

... cinéma d’ici et d’ailleurs ...
Afrique 50
René Vautier, 1950, 17’

Le 1er film de René Vautier, considéré comme le 1er film anticolonialiste. Des images et un commentaire sans concession qui ont valu au film d’être interdit jusque dans les années 90.

Deux film chocs de ou sur l’un des plus grands cinéastes français (et en tous cas un des plus percutants), c’était bien ce qu’il nous fallait pour une assemblée générale. Celle de 2014 s’est tenue comme d’hab à la ferme de la Barreyrie et a été comme d’hab l’occasion d’un bon repas. Repas sur le thème de l’Afrique puisque les films de ou autour deVautier nous y ont emmené. Loin de l’Afrique touristique ou néocoloniale, nous étions au coeur de la présence française sur le continent et de ses "bienfaits" dévastateurs.

Revenu sur le devant de la scène en 2013 grâce aux Mutins de Pangée et un livre-dvd beau et passionnant, Afrique 50 est un incontournable du cinéma documentaire. Parti des la fin de ses études à l’IDHEC avec la ligue de l’enseignement pour rendre compte de la présence française en Afrique, Vautier, tout jeune, est très vite choqué et décide de s’émanciper de sa mission première pour rendre compte de la réalité de ce qu’il voit. Très énervé qu’un décret de 1934 signé de Pierre Laval lui interdise de filmer librement, il utilisera sa caméra et passera ses pellicules dans la clandestinité. Entre déboires juridiques, arrestations, prison, interdiction, confiscations et on en passe, il réussira à sauver de quoi monter ce brulot de 17 min.


Extrait de la présentation sur le site des Mutins de Pangée :

« Ici, le chef de village, Sikali Wattara, a été enfumé et abattu d’une balle dans la nuque, une balle française… Ici, une enfant de sept mois a été tuée, une balle française lui a fait sauter le crâne… Ici, du sang sur le mur, une femme enceinte est venue mourir, deux balles françaises dans le ventre… Sur cette terre d’Afrique, quatre cadavres, trois hommes et une femme assassinés en notre nom à nous, gens de France ! »

Ainsi parlait René Vautier sur ses premières images de cinéaste, images tournées clandestinement en 1949 à travers l’Afrique coloniale et sauvées in extremis de la censure. Celui qui réalisera plus tard Avoir 20 ans dans les Aurès, signait alors son premier film, le pamphlet époustouflant d’un jeune homme décoré de la croix de guerre pour avoir résisté aux occupants nazis à 16 ans et qui voulait témoigner de ce qu’il voyait en Afrique et qui le révoltait. Ce film, censuré pendant des années, est un monument de notre patrimoine cinématographique. En 1990, il est réhabilité par le ministère des Affaires étrangères qui le diffuse dans les ambassades en Afrique pour prouver qu’il existait bien un sentiment anticolonialiste français au début des années 50...


La réclame


Kikiafekoi

Réalisation : René Vautier
17mn - N&B - 1950