Je m’appelle Hélène, j’ai un certain âge, je suis originaire du Cantal mais j’ai vécu ailleurs, j’ai migré et j’ai habité Paris.
Et c’est un voyage entre Paris et Aurillac qui reste toujours dans ma mémoire. Je suis descendue en train et je lis un bouquin qui s’appelle Le Lièvre de Vatanen. Et je suis partie de Paris, il faisait beau, c’était un paysage absolument normal. Je change à Clermont-Ferrand, je monte dans mon train, j’étais toujours sur le bouquin. Je lisais, je lisais, je lisais, j’étais complètement à fond dans mon histoire. Et à un moment, je lève les yeux et j’étais dans un paysage complètement insolite, enneigé. Je ne reconnaissais absolument pas où j’étais. J’étais dans le bouquin, j’étais en Norvège, j’étais complètement ailleurs et vraiment la panique totale. Et je dis, je suis dans le livre, là. Il s’est passé un truc, j’ai changé de dimension. Et je vois, je me lève et je vais chercher le... C’était un tout petit train, ça aurait du être le train qui vient à Aurillac, mais je m’étais trompée. Et en fait, j’étais en route vers Brioude. Donc le contrôleur me dit, vous allez descendre au prochain arrêt, je ne sais même plus comment ça s’appelait. Enfin, je suis descendue au prochain arrêt, j’étais toute seule à descendre, une toute petite gare, mais perdue au milieu de la neige.
Il avait neigé, neigé, neigé. Le temps où j’étais sur mon bouquin sans que je me rende du tout compte. Et du coup, je me souviens, j’avais un chapeau rouge et le monsieur, ce n’était pas un chef de gare, le gars qui travaillait à la gare, a appelé un collègue d’Arvant, pour qu’il vienne me chercher. Il a dit : il y a une dame au chapeau rouge qui t’attend à la gare de - je ne sais plus comment s’appeler cette gare, elle était complètement paumée au milieu de rien - et il m’a raccompagnée à Arvant. Où j’ai pu reprendre le train pour Aurillac, avec toujours mon lièvre de Vatanen bien qui m’a accompagnée.
Voilà, ça c’était un petit voyage magique autour d’un bouquin.
