Je m’appelle Guilhemette qui est un prénom pas très courant.
Je m’entends très bien avec tous mes voisins, enfin les 4-5 autour et on a continué à se voir même pendant le Covid, même à la période la plus chiante du Covid. Donc on passait par derrière, par les clôtures arrière, par les jardins, on se faisait des bouffes etc. Et moi tous les jours, pour rythmer ma journée, parce que je vis toute seule maintenant. Donc, tout seul, c’est un peu compliqué quand on est coincé, qu’on ne peut pas circuler, de garder un rythme à minima. Donc, tous les jours, je faisais un plat pour chacun des voisins. Donc, je faisais cinq plats tous les jours. D’ailleurs, à la fin, j’avais hâte que le Covid arrête. Et je faisais principalement des desserts pour tous mes voisins tous les jours. Et donc, ils étaient très contents. Et puis, c’était l’occasion aussi de se voir. Voilà, je faisais mon petit tour, je distribuais mes gâteaux. Et puis, donc, ils étaient ravis. C’est vrai que ça a été une très jolie période entre voisins.
Et un jour, je reçois un téléphone de mon voisin qui était à l’époque célibataire et qui me dit demain c’est Pâques tu viens demain midi. Bon bah d’accord super et alors je m’en souviendrai toujours. Le midi donc, j’arrive chez lui par derrière parce qu’il fallait pas se faire voir, fallait pas se faire voir parce qu’il n’y avait pas forcément que des gens très bien intentionnés qui pouvaient passer. Puis bon c’était interdit quand même. Et puis je suis arrivée dans le jardin de mon voisin. C’était vraiment très émouvant. Il y avait deux petites tables carrées. Il y avait une table là-bas. Il avait mis une table là, deux couverts, deux nappes, très bien dressées. Et il avait fait un gigot de 7 heures. Donc il s’était élevé à je ne sais pas quelle heure le matin. Et le midi de Pâques pendant le Covid, donc j’ai mangé dans ce jardin du gigot de 7h avec mon voisin Jean-Pierre. Donc c’est un très très joli souvenir que j’ai.

Voilà. Et en ce moment, malheureusement, ça c’est un petit peu triste, donc ça, le repas et tout ça, c’était il n’y a pas si longtemps que ça, mais en ce moment, les trois des quatre voisins les plus proches sont en grosse difficulté de santé. Donc, c’est un peu un moment de bascule, je trouve, là. Du coup, ça me renvoie, moi aussi, à me dire, bon, c’est fragile maintenant. Donc, deux voisins sont hospitalisés pour des situations assez graves. Et le troisième voisin, il a été mis en EHPAD. Donc, bon, ce voisinage, je ne sais pas comment ça va évoluer. J’espère que ça ne va pas être trop méchant. Pour dire que le voisinage, quand on peut bien s’entendre, quand on établit des liens, c’est vraiment très important.